"Après un siècle d'histoire, les Jeux olympiques d'hiver restent un événement majeur, mais leur modèle atteint aujourd'hui un point de rupture. L'ampleur des investissements, des déficits abyssaux, la pression environnementale et les attentes des territoires hôtes obligent désormais à repenser profondément leur organisation", estime Jean-Marc Liduena, directeur général du cabinet de conseil en stratégie.
Depuis 2010, les Jeux d'hiver enregistrent "un déficit moyen de 4,7 milliards de dollars, principalement dû à des coûts de construction très élevés, atteignant 5,3 milliards de dollars en moyenne par édition, avec 52,5 % des infrastructures construites ex nihilo pour les éditions récentes", selon l'étude.
Sans oublier des enjeux climatiques "de plus en plus contraignants: aujourd'hui, 77 % des épreuves des JO d'hiver se déroulent en plein air, mais le nombre de sites viables pour accueillir les Jeux diminue rapidement, passant de 93 sites en 2025 à seulement 30 sites d’ici 2080", selon les calculs de Circle Strategy.
Le cabinet propose de déterminer cinq "hubs permanents" et une "rotation fixe" entre ces lieux qui accueilleraient tour à tour, tous les quatre ans, les Jeux olympiques d'hiver "sur des sites déjà aménagés, durables et attractifs, pour éviter de nouvelles installations éphémères, inadaptées et coûteuses pour l’environnement".
L'étude dit avoir basé sa modélisation sur cinq zones qu'elle qualifie de "viables" : les Alpes françaises, les Alpes suisses, les Rocheuses canadiennes, les Rocheuses américaines et le Japon.
Cette idée de recourir à des "hubs permanents" a déjà été envisagée par le Comité international olympique, souligne le cabinet. À plusieurs reprises ces dernières années, le CIO a en effet évoqué un possible "système de rotation" entre une poignée d'hôtes disposant déjà de tous les équipements.
Selon la projection de Circle Strategy sur les 25 prochaines éditions, 100 % d'entre elles "seraient rentables dès après le premier cycle d’utilisation des hubs, avec des profits moyens estimés à 2,2 milliards de dollars, contre un investissement initial de 13 milliards". Le cabinet estime par ailleurs une réduction "de 72 % des coûts de construction, en privilégiant une logique de rénovation", parallèlement à une "division par deux" des émissions carbone.
