Pour son 27e anniversaire, Kylian Mbappé se serait bien vu souffler le record de son idole Cristiano Ronaldo. Il l'a seulement égalé, a minima, sur un penalty contre Séville réduit à dix après l'expulsion de Marcao à la 68e minute.
Le Français a tout fait pour inscrire les 60 buts qui lui auraient permis de dépasser le Portugais, au point de disputer l'intégralité du match de Copa del Rey en milieu de semaine contre Talavera, équipe de troisième division.
Mbappé est un homme de chiffres et c'est une passion dévorante. Voire obsessionnelle. Et il aurait fallu être aveugle pour ne pas s'apercevoir que ses coéquipiers ont fait à peu près tout ce qui était en leur pouvoir pour que leur coéquipier en reste à 58 réalisations. C'est bien simple : sans le penalty provoqué par Rodrygo, Mbappé n'aurait pas marqué samedi soir. D'abord, parce qu'il a énormément vendangé (17e, 18e, 48e, 50e, 51e, 58e, 90e+5). Ensuite, parce que, tout simplement, son équipe n'a pas voulu l'aider. Sur plusieurs situations, essentiellement en transition rapide, ses partenaires n'ont pas voulu jouer avec lui alors qu'il était dans sa situation préférentielle, avec de l'espace pour prendre de la vitesse. Au bout d'un moment, même avec des célébrations ou des posts Instagram, ça finit par se voir...
Le Real Madrid a souvent été un assemblage d'egos et il faut des paratonnerres, sur le terrain comme dans le staff, pour que cela aboutisse par des trophées. Ce n'est pas étonnant si le club a davantage de réussite en Ligue des Champions, un tournoi où les efforts sont plus compacts, qu'en Liga. La génération Ronaldo n'a ainsi remporté que deux championnats, preuve que même avec El Bicho, tenir 38 journées s'est révélé être très délicat.
Mbappé est arrivé au sein d'un collectif qui a remporté deux fois la C1 et trois fois la Liga depuis 2020. Vinicius Jr a marqué lors des finales européennes et Jude Bellingham a été sacré meilleur joueur du championnat dès sa première saison en 2024. Et c'est sans parler de Rodrygo, troisième pointe du triangle offensif jusqu'au départ de Karim Benzema, parti avec un Ballon d'Or dans la valise.
S'il est devenu champion du monde avant ses 20 ans, Mbappé n'a jamais porté le PSG au plus haut niveau en tant que star de l'équipe. Les présences de Neymar puis de Leo Messi ont constitué des ombres frustrantes. Son bilan statistiques est évidemment très satisfaisant puisqu'il est devenu le meilleur buteur de l'histoire du club mais il n'est pas parvenu à le mettre sur le toit de l'Europe. Il aurait même eu tendance à disparaître lors des grandes échéances.
Alors que l'arrivée de Cristiano Ronaldo était le fait de Ramón Calderón, celle de Mbappé est celui de Florentino Pérez qui a mis le Français tout en haut de la hiérarchie sportive et salariale. Or quand le Portugais devient Madridista, il a gagné des galons avec Manchester United avec une Ligue des champions et un Ballon d'or. Malgré cela, il a dû patienter une saison pour porter l'emblématique 7, propriété de Raúl González Blanco. Par ailleurs, il est arrivé en 2009 dans un contexte tout à fait différent : le Real Madrid courait après la Décima depuis 2002 et le Graal a été atteint 5 ans plus tard. Or les cadres merengues actuels se sont déjà servis deux fois, sans Mbappé.
Les excellentes statistiques du capitaine de l'équipe de France sont établies seul ou presque. Un an et demi après son arrivée en grande pompe, Mbappé n'a pas réussi à fédérer ou à trouver un lieutenant qui puisse convaincre l'ensemble du vestiaire. Être au centre de l'attention est une chose, être un leader en est une autre. À Mbappé de savoir conjuguer les deux.