Un mois après le succès de Lucas Pinheiro Braathen en slalom à Levi (Finlande), Zabystran est entré à son tour dans l'histoire du circuit mondial.
A 27 ans, il a offert à son pays une première victoire en Coupe du monde masculine, au nez et à la barbe de l'incontesté patron de la discipline, le Suisse Marco Odermatt.
Si Braathen, qui a longtemps représenté la Norvège avant de choisir le Brésil, le pays de sa mère, était loin d'être un inconnu, vainqueur du globe du slalom en 2023, Zabystran affichait pour meilleur résultat un seul top 10 dans sa carrière (8e en mars dernier en super-G à Kvitfjell, Norvège).
Mais parti avec le dossard 29, il a profité d'une amélioration des conditions de course pour devancer Odermatt de 22/100e.
"Mon rêve, c'était un jour de monter sur le podium, mais gagner, c'est incroyable. J'ai terminé 32e jeudi de la descente, je me suis juste dit 'Fais ton ski et tu pourras peut-être marquer des points'", a expliqué Zabystran, les yeux encore rougis et toujours incrédule.
"Quand je suis allé m'asseoir pour la première fois de ma carrière dans le fauteuil de leader, Marco m'a dit 'Bien joué, belle course' et quand Marco Odermatt vous dit que vous avez bien skié, c'est que cela doit être vrai", a poursuivi le Tchèque qui s'entraîne avec l'équipe d'Allemagne.
Les larmes de Franzoni
Avant lui, il fallait remonter à la fin des années 1970 pour trouver trace d'un Tchècoslovaque jouant les premiers rôles sur les pistes, Bohumir Zeman, vainqueur en 1981 du prestigieux combiné de Kitzbühel (Autriche). Mais la Fédération internationale de ski (FIS) ne considère pas ce succès comme une victoire en Coupe du monde.
Au lendemain de sa victoire en descente sur la Saslong, qui l'a fait entrer dans le club fermé des skieurs aux 50 victoires sur le circuit mondial, Odermatt est passé par tous les états.
Il a tremblé à plusieurs reprises, notamment lors du passage du Français Nils Allègre, de nouveau 4e comme jeudi, avant de croire qu'il avait signé sa 51e victoire, la sixième de l'hiver.
Jusqu'au "run" improbable de Zabystran.
"Je suis content de ma performance, j'ai fait ce que j'avais à faire, mais c'est ça, Val Gardena, il faut attendre jusqu'au dernier skieur, tout est possible ici", a souligné "Odi".
Le lauréat des quatre dernières éditions de la Coupe du monde a tout de même réalisé une belle opération : il compte désormais 383 points d'avance, soit quasiment l'équivalent de quatre victoires, sur son premier poursuivant, le Norvégien Henrik Kristoffersen.
Et ce n'est peut-être pas fini : samedi, une nouvelle descente, sur l'intégralité de la Saslong cette fois, conclut l'étape de Val Gardena, avant un géant dimanche à Alta Badia où le Suisse est invaincu depuis 2022.
Si la victoire de Zabystran a suscité une vive émotion, que dire de la troisième place de Giovanni Franzoni, à 37/100e du vainqueur du jour.
L'Italien, en larmes, a dédié son premier podium en Coupe du monde à son compatriote Matteo Fronzoso, mort cet été à l'entraînement au Chili.
"C'était mon ami, comme un grand frère, et toute ma vie maintenant, je vais skier pour lui", a-t-il assuré.
