L'interview de la semaine : Reda Kham
L'entretien en intégralité est à retrouver ici
Nos Français ont du talent
Leonardo Mosquea v. Jeison Troncoso (COL), le 19 décembre à Cayenne
Ceinture WBA Ibero-American des lourds-légers
Détenteur de la ceinture WBA Ibero-American après sa victoire contre Argentin Iván García en juin dernier, Leonardo Mosquea remet son titre en jeu. Ce ne sera pas en métropole mais en Guyane, la première terre d'adoption du natif de République dominicaine. L'occasion de mettre la focale sur un territoire qui dispose de nombreux atouts pour développer une belle école de boxe, avec des infrastructures solides.
Vendredi, il affronte le Colombien Jeison Troncoso avec un statut de favori. Classé numéro 2 par la WBA, Mosquea serait en pole position pour obtenir une chance mondiale contre Gilberto Ramírez, champion unifié WBA/WBO.
>>> Retrouvez notre interview avec Leonardo Mosquea ici
Main event
Naoya Inoue v. David Picasso, le 27 décembre à Riyad
Ceintures WBA, WBC, WBO, IBF et Ring des super-coqs
Le Japon est une terre de combats en fin d'année. 2025 ne déroge pas à la règle mais Naoya Inoue si. En l'espèce, "Monster" ne va pas boxer devant son public mais en Arabie Saoudite, nouvelle étape dans son approche globale. Il sera l'immense favori contre David Picasso qui, contrairement à son homonyme, est tout sauf un peintre puisque le Mexicain est actuellement classé numéro 2 par Boxrec. Pour autant, il n'a pas de références étoffées pour le voir en rival suffisamment armé.
Ce combat est d'ores et déjà dans l'histoire. Jamais depuis Larry Holmes en 1983 un champion du monde indiscuté (WBA, WBC, WBO, IBF et Ring) n'avait défendu ses titres quatre fois dans une année civile. Inoue a battu Ye Joon Kim en janvier (KO4), Ramón Cardenas en mai (TKO8) et Murodjon Akhadaliev (décision unanime). S'il a eu chaud contre Cardenas en allant au tapis à la 2e reprise, le Japonais a toujours trouvé les clefs pour s'imposer. Homme de défis et de records, il disputera son... 27e championnat du monde consécutif en 31 combats dans 4 catégories de poids.
Vintage
Félix Trinidad v. Óscar de la Hoya, 18 septembre 1999 à Las Vegas
Ceintures IBF et WBC des welters
Deux invaincus face à face, deux légendes face à face. Ce choc au sommet entre Félix Trinidad et Óscar de la Hoya est un des derniers grands combats du XXe siècle.
Était-ce la pression ? Quoi qu'il en soit, les caméras de HBO suivent un garde du corps aussi haut que large très affairé et qui apporte... le protège-dents que Trinidad a oublié !
Longiligne, Tito prend le centre du ring, active son direct du gauche et lance un uppercut du bras avant après 55 secondes de combat, soulevant quelques vivats. Le Golden Boy réplique avec une combinaison puis il lance un large crochet du gauche que Trinidad parvient à esquiver de peu. À 30 secondes de la fin de la première reprise, il retente une série, avec efficacité. "Óscar, Óscar" scandent ses supporters. Les jalons sont posés : le combat sera serré.
Les "Tito, Tito" prennent le dessus dans le deuxième round. Le Porto-Ricain continue d'avancer sur de la Hoya et connecte deux crochets mais le Californien réplique avec sa droite à deux reprises dans les dix dernières secondes. Le jab du gauche de Trinidad gêne considérablement le Golden Boy, constamment contraint de reculer. Il parvient à toucher avec un uppercut du droit à 40 secondes de la fin de la troisième, mais est-ce suffisant pour avoir les faveurs des juges ? Certes, le Californien est plus dynamique dans la dernière minute mais c'est encore trop épars. Le travail de Tito est précis et il parvient à passer son bras arrière dans la quatrième. Quand de la Hoya vise le corps, son adversaire réplique nettement au visage. Au tiers du combat, Trinidad est devant au pointage et il n'y a pas besoin d'être un fan inconditionnel pour estimer qu'il a remporté tous les rounds jusqu'à présent, à part Harold Lederman qui voit le Golden Boy dominer 39-37...
Il faut attendre la 5e reprise pour voir de la Hoya tenter des choses avant la dernière minute. Cela paye sur la durée : à 50 secondes de la cloche, sa droite transperce la garde de Trinidad. Une série en toute fin de round finit de convaincre les juges. Le coin de Tito lui enjoint de retrouver de la distance car Óscar, plus trapu, fait mal à la moindre ouverture, comme en atteste son arcade droite qui saigne et macule son short blanc. Le 6e round est aussi en faveur du Californien qui, enfin, parvient à amener Trinidad là où le souhaite, c'est-à-dire dans un toe-to-toe qui permet à son punch de s'exprimer.
Le 7e round est équilibré mais un coup après le gong de Trinidad énerve de la Hoya, ramené dans le coin par son coach. La 8e suit un patron inverse par rapport au premier tiers du combat : le Golden Boy commence très fort, place plusieurs séries dans le style qui a fait son renom, Tito touche sur la fin mais pas assez pour emporter les suffrages. La 9e est totalement pour Óscar, bondissant, frustrant son adversaire avant de le piquer avec des combinaisons qui font de plus en plus de mal au Porto-Ricain. Trinidad presse de la Hoya dans la 10e, ce qui énerve le coin du Californien qui a constaté qu'il a trop peu travaillé. Et alors que le Golden Boy était plus précis depuis un bon moment, Tito reprend la main dans le 11e round, touchant plusieurs fois clairement et proposant une plus grande diversité dans sa boxe alors que de la Hoya est dans la réaction. Le body language du Californien trahit son état physique. À l'inverse, Trinidad a trouvé son second souffle et dès la première minute de la 12e reprise, il est quasiment assuré de gagner ce dernier assaut. Quand la cloche retentit, de la Hoya est le premier à lever les bras, convaincu qu'il a gagné.
Sur sa carte non-officielle, Lederman a 114-114 mais l'ordre des rounds qui donnent à chaque boxeur est difficilement compréhensible. Le premier juge donne également 114-114, le deuxième accorde 115-114, le troisième signe une carte de 115-113 : par décision majoritaire, c'est Trinidad qui repart avec les ceintures. Entré trop tard dans son combat et débordé dans les deux dernières reprises, de la Hoya a probablement offert les meilleures séquences pour les highlights mais, sur la durée, il n'a pas assez donné pour s'imposer.
Si Trinidad conservera son invincibilité encore 2 ans jusqu'à croiser la route de Bernard Hopkins, la suite sera plus délicate pour le Golden Boy qui perdra 5 fois lors ses 11 derniers combats, notamment en raison de ses diverses addictions.
